Une stratégie d'accompagnement
Avant la reprise, une rencontre salarié/employeur pourra permettre d'envisager et de définir les modalités d'un retour. Ce moment d'incertitude avant la reprise, souvent anxiogène et inconfortable, apportera au salarié des réponses quant aux conditions de cette reprise. Il pourra ainsi plus facilement se projeter dans son poste de travail. Cela vient aussi renforcer la perception du salarié que des conditions visant à favoriser sa réintégration sont mises en place.
Dès le retour du salarié, l'entreprise doit penser à mettre en place une stratégie d'accompagnement durable dans le temps, pour favoriser le maintien en emploi. En plus du salarié, des intervenants clés doivent y être associés :
- Le supérieur hiérarchique (garant du respect des horaires du temps partiel thérapeutique et d'une charge de travail adaptée à ce temps ou du respect de l'aménagement de poste par exemple)
- Le médecin du travail (qui peut suivre le salarié après la reprise et réajuster les aides pour la reprise du travail)
- Les ressources humaines (pour proposer une remise à niveau, des formations ou un changement de poste si nécessaire par exemple).
En effet, une étude française réalisée 5 ans après le diagnostic (VICAN 5, 2018) montre que parmi les patients qui travaillaient lors de l'annonce d'un cancer :
- 21% ne sont plus en emploi à 5 ans (sortie d'emploi surtout 2 ans après le diagnostic)
- 28% ont quitté leur emploi (volontairement ou non), en moyenne après 2 ans
- 55% ont conservé le même emploi pendant les 5 ans (avec des arrêts maladie)